Sakina Mehtab, infirmière pakistanaise, a été accusée de blasphème après avoir partagé une vidéo sur WhatsApp, en lien avec la résolution du Parlement européen sur les lois sur le blasphème au Pakistan.
Maulana Tahir Ashrafi, représentant spécial du Premier Ministre sur l’harmonie religieuse, estime que tous les Pakistanais jouissent de la liberté religieuse et ajoute même que les lois sur le blasphème ne sont pas utilisées à mauvais escient.
Matias Perttula, directeur du plaidoyer pour International Christian Concern, réagit à cette déclaration, affirmant que « le ministre de l’harmonie religieuse est clairement déconnecté de la réalité ».
« Il faut se poser la question. Quels faits cite-t-il quand il dit qu’il n’y a pas de problème avec la loi sur le blasphème ? Presque toutes les accusations de blasphème sont fondées sur des mensonges, et même si elles sont prouvées comme telles, l’individu est ruiné à vie. Si le Pakistan veut vraiment avoir une société qui célèbre la liberté religieuse, il devrait abroger les lois sur le blasphème et éliminer les discours haineux de ses manuels scolaires. »
C’est dans ce contexte qu’une nouvelle infirmière chrétienne, Sakina Mehtab, a été accusée de blasphème par ses confrères. En cause, le partage d’une vidéo sur WhatsApp d’un musulman pakistanais à Paris critiquant la réponse du peuple et des responsables pakistanais à une résolution du Parlement de l’Union européenne.
Après cette accusation, des membres du personnel soignant se sont rassemblés pour protester. Certains étaient armés de bâtons. Les chrétiens auraient été pris à partie et intimidés par les manifestants.
Sakina Mehtab se cache après avoir reçu des appels anonymes menaçant de la “mutiler et de la tuer”. Elle exprime sa peur dans des propos relayés par Morning Star News :
« Il n’y avait aucun élément religieux, mais un groupe d’infirmières a répandu des mensonges selon lesquels la vidéo était anti-islamique et m’ont accusée de blasphème. Ma vie a été sérieusement mise en danger avec cette fausse allégation, et je ne sais pas comment je pourrai reprendre le travail à l’hôpital avec la peur que quelqu’un puisse m’attaquer de nulle part. Ma peur n’est pas sans fondement. »
M.C.
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Article initialement publié en mai 2021.